Sur l’Adamant – Un établissement de santé, lieu de vie atypique !

Horizon pluriel n°40 /

Fabrice Kas, administrateur de Promotion Santé Bretagne

Sur l’Adamant est un film documentaire réalisé par Nicolas Philibert. Sorti en 2023, il remporte l’Ours d’or à la 73e Berlinale de cette même année.  Péniche amarrée sur la Seine en face de la Gare d’Austerlitz, quai de la Râpée à Paris, l’Adamant est un centre de soins de jour, lieu de vie unique en son genre.

L’Adamant accueille des adultes souffrant de troubles psychiques de Paris Centre, hospitalisés ou suivis à domicile. Ce lieu offre un cadre de soins visant à aider les patients à reprendre pied avec le temps, l’espace, à rétablir du lien avec les autres, à retrouver un élan vital. Le film met en lumière les patients à travers les activités du centre et dresse le portrait de certains d’entre eux, retraçant leurs parcours de vie et de soins. 

Le fonctionnement de cette péniche est basé sur une forme d’autogestion où chacun prend part aux décisions concernant l’organisation, les activités, et les échanges, même si les soignants restent les décideurs ultimes. Sur l’Adamant constitue le premier volet d’une trilogie dédiée aux établissements psychiatriques de Paris Centre1.

L’Adamant, un lieu promoteur de santé

L’Adamant se distingue par une approche globale qui place l’humain au centre de la relation sociale, environnementale et des soins. Il offre un espace propice à la création de liens tout en favorisant l’autonomie des patients dans leurs activités quotidiennes. C’est également un lieu d’expression où chacun peut parler librement de sa vie, de sa maladie, l’acceptation des soins et leur suivi. De plus, il propose un environnement riche en expériences culturelles : les arts plastiques, la musique, la poésie et d’autres formes de médiation artistique sont utilisés comme outils thérapeutiques pour encourager le bien-être et l’expression personnelle.

© TS Productions

Un débat autour de l’hôpital comme lieu de vie

Le film suscite une réflexion sur l’hôpital en tant que lieu de vie, en abordant la place de la culture dans le soin, avec des initiatives telles que la musique ou le cinéma qui favorisent le mieux-être. Il met en avant l’importance de créer des espaces d’échange où patients et familles peuvent se rencontrer pour tisser du lien social. 

Sur l’Adamant invite à une approche plus humaine du soin, intégrant des pratiques complémentaires comme l’exercice physique, l’aromathérapie, et les soins corporels. Le film pose également des questions sur l’écoute des patients, des aidants, et des familles : comment leur parole est-elle entendue et valorisée ? Même si le rôle des familles, notamment au sein de structures comme la maison des familles ou des tiers-lieux, est peu exploré dans le film, il constitue un sujet pertinent à approfondir.

Enfin, le film interroge l’intégration des établissements de soins dans la ville, en soulignant leur ancrage dans la vie sociale et environnementale urbaine.

Le film suscite une réflexion sur l’hôpital en tant que lieu de vie, en abordant la place de la culture dans le soin, avec des initiatives telles que la musique ou le cinéma qui favorisent le mieux-être.

Un outil de déstigmatisation des troubles psychiques

Sur l’Adamant peut également servir de support pour inciter les professionnels de santé à repenser et enrichir leurs pratiques. Le film est un précieux outil de déstigmatisation des troubles psychiques, en particulier lors des semaines d’information sur la santé mentale. Il sensibilise le public et favorise une meilleure compréhension des réalités vécues par les patients, tout en ouvrant un espace de dialogue et de réflexion qui encourage des approches plus inclusives et humaines dans le soin.

1 Premier film d’un triptyque sur les unités intra-hospitalières du pôle Paris centre, le second film s’intitule Averroès & Rosa Parks, le troisième La machine à écrire et autres sources de tracas porte sur les visites à domicile effectuées chez les patients de l’Adamant.

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