Santé Bigoudène : soins infirmiers et promotion de la santé

Horizon pluriel n°40 /

Située sur la commune de Penmarc’h, dans le Finistère, Santé Bigoudène est un centre de soins infirmiers associatif. Depuis 10 ans, la structure a également créé un service dédié à la promotion de la santé, en lien avec les habitants du territoire. De nombreuses actions de santé publique, de prévention et d’éducation pour la santé y sont menées au quotidien.

Rencontre avec Morane Gouyen, animatrice, et Mikaël Kerhrom, directeur de l’association.

« La promotion de la santé offre un concept positif et complet de santé comme déterminant de la qualité de la vie, qui recouvre également le bien-être mental et spirituel »1 : c’est avec cette définition en tête que le service Promotion de la santé de l’association est né fin 2014. « Nous souhaitions créer un projet de santé en cohérence avec les besoins du territoire. Nous avons, pour cela, réalisé un diagnostic territorial auprès d’habitants des communes couvertes par l’association, d’élus et de professionnels de santé, du social et du médico-social » explique Mikaël Kerhrom. Un diagnostic qui a fait émerger la nécessité de mettre en place des actions en faveur des personnes en situation de vulnérabilité (économique, sociale, de santé) et de favoriser le maillage territorial.

De la co-construction…

Les activités du service promotion de la santé fonctionnent avec la participation des usagers. En effet, les habitants sont parties prenantes des actions menées, tant dans les décisions que dans l’organisation. « Un groupe d’usagers fait partie du conseil d’administration : ils font émerger les besoins et relaient l’avis des autres usagers. Les usagers sont le point de départ de la conception de toutes nos activités » précise Morane Gouyen.
Ainsi, quotidiennement, le service propose des ateliers « bien-vivre ensemble », un groupe de parole, des ateliers nutrition ou encore des balades « nature et bien-être ». « Les ateliers sont conçus pour permettre aux participants d’échanger, de partager leurs savoirs, savoir-faire et savoir-être, de développer des postures collaboratives et coopératives afin de renforcer leurs compétences psychosociales et leur santé » poursuit l’animatrice.

Les thèmes sont variés, tels que les remèdes de grand-mère, la mémoire, les troubles du sommeil, des jeux de rôle… « Ces temps de rencontres sont précieux, on a hâte d’y être ! » confie un usager.

Santé Bigoudène a également un parcours d’activités santé seniors (PASS), adapté aux plus de 60 ans. Ce parcours a pour objectif de développer l’activité physique, cognitive et sensorielle des participants et de favoriser  l’autonomie. « Nous proposons des programmes de 12 séances,  encadrés par un éducateur sportif, qui commencent et finissent par une évaluation des capacités physiques et de l’état de santé ressenti des usagers » détaille Mikaël Kerhrom.

Dans le cadre des ateliers « bien vivre ensemble » et du parcours d’activités dédié aux seniors, l’association a obtenu en 2016- 2017 le label « Droits des usagers de la santé » décerné par la conférence régionale de santé et de l’autonomie. « Le modèle de notre association est unique. Intégrer un service de promotion de la santé à un centre de santé, ça n’existe pas ailleurs aujourd’hui sur le territoire ! On espère voir d’autres structures comme la nôtre se créer » souhaite Morane Gouyen.

© Santé Bigoudène

Le modèle de notre association est unique. Intégrer un service de promotion de la santé à un centre de santé, ça n’existe pas ailleurs aujourd’hui sur le territoire !

… à l’évaluation

96%, c’est le taux d’usagers satisfaits des activités du service promotion de la santé de Santé Bigoudène. Des évaluations sont régulièrement menées pour mesurer l’impact des activités sur la qualité de vie des usagers. « Les usagers apprécient de pouvoir choisir les activités mises en place dans le cadre de nos ateliers » précise Morane Gouyen. De temps en temps, des questionnaires sont aussi mis à disposition des patients dans la salle d’attente du centre de santé ou distribués pour les patients à domicile. « Ces retours nous permettent de conforter notre posture ou au besoin de faire évoluer nos pratiques » conclut Mikaël Kerhom.

1 Définition de la Charte de Bangkok / (OMS, 2005)

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